Le patrimoine fruitier français
Une richesse pour nos territoires
Hors des grandes productions fruitières, dont les variétés ont dû leur succès à leur forte capacité d’adaptation climatique, les régions et pays de France possèdent un patrimoine remarquable de variétés paysannes (de terroir) qui n’ont su ou pu s’étendre au-delà de leur zone d’obtention (ou d’introduction).
La variété de pays est généralement :
- issue d’un semis de hasard, c’est-à-dire provenant d’un croisement naturel de deux variétés non identifiées,
- sélectionnée empiriquement pour quelque intérêt : originalité, adaptation aux conditions ou aux besoins locaux, etc...
- reproduite par greffage à l’exception de certaines pêches, prunes et cerises reproduites par semis ou par rejets.
Certaines concernent un vaste territoire écologiquement homogène (Pomme Ste Germaine dans l’ouest du Massif Central – Poire Martin Sec pour le sud des Alpes), d’autres se réduisent à quelques vallées (Pomme de Risoul dans la région de Gap) ou même à une commune (Pomme de Jeu connue aux environ de Jeu les Bois, dans l’Indre).
Quelques unes de ces variétés ont connu par le passé de vastes débouchés commerciaux, vers des centres urbains ou industriels de proximité (telle la pomme Nationale dans la vallée du Rhône, la Reinette d’Amboulne en Aveyron, la poire Crémesine pour la confiserie d’Apt).
D’autres, les plus nombreuses sont restées dans le domaine de l’autoconsommation et d’usage local, sans que l’on puisse présumer de leur capacité d’extension et de commercialisation.
Les variétés locales présentent des atouts spécifiques
L’intérêt essentiel des variétés de terroirs réside précisément, non pas dans des qualités gustatives exceptionnelles, mais dans leur adéquation aux conditions écologiques des pays et notamment à leurs conditions climatiques : résistance aux gelées printanières, adaptation à l’hygrométrie, à l’ensoleillement, etc...
Bon nombre de variétés locales n’ont d’intérêt que par des savoir-faire de conservation ou d’utilisation mis au point sur ces variétés au fil des générations : par exemple la conservation par séchage de tel fruit (prune Sainte-Catherine), l’utilisation de tels autres en cidre, poiré, liquoristerie, pâtisserie, confiserie...
La poire Cuisse-Dame, par exemple, n’a d’intérêt que pour la cuisson en confiture, « poirat » ou fruits confits.
Les variétés de terroir répondent a une demande des consommateurs pour :
l’authenticité, le naturel et la diversité.
Comme la flore sauvage et cultivée, les matériaux de construction et les robes des races bovines, les variétés fruitières locales concourent à la typicité des pays.
Avec leurs modes de culture différenciés, elles apportent couleurs et reliefs aux paysages ; avec leurs modes d’utilisation spécifiques, elles rehaussent la saveur des terroirs, elles participent à l’originalité des gastronomies régionales.
Un enjeu du développement local durable les variétés fruitières locales sont des ressources de développement rural.
Répondant aux nouvelles exigences des consommateurs (authenticité et qualité biologique des produits), certaines variétés rustiques peuvent revivre, certains usages traditionnels peuvent être mis au goût du jour et trouver une nouvelle place dans l’économie rurale ; d’autres peuvent être imaginés (jus de fruits naturels, spécialités gastronomiques nouvelles, agrément des sentiers de randonnée, etc...).
Vers une stratégie de conservation durable des variétés fruitières de pays.
L’analyse qui précède suggère que la conservation des variétés fruitières de pays suppose des dispositions spécifiques à l’échelle de leur territoire.
Les variétés paysannes ne peuvent être traitées comme les variétés d’obtenteur.
Si des moyens d’action nationaux conviennent à celles-ci (vergers conservatoires, réintroduction dans les jardins de châteaux, etc…), ils sont inadaptés ou insuffisants pour celles-là, beaucoup plus nombreuses et beaucoup plus diverses. Voici quelques dispositions qui nous semblent favorables au maintien durable des variétés de terroirs :
- Favoriser l’émergence et soutenir les structures locales de prospection et de sauvegarde du patrimoine fruitier. Les associations locales (ou sections d’une association nationale) sont indispensables pour prospecter les variétés de terroirs et leurs usages locaux, organiser des sauvegardes d’urgence (par exemple lors d’un remembrement ou après une tempête) et sensibiliser les populations des micro régions à la replantation des variétés qui y ont depuis longtemps fait leurs preuves.
- Promouvoir, au moins dans toutes les Régions, la création d’un Centre de Ressources Génétiques en mesure de maintenir dans les meilleures conditions (notamment climatiques et sanitaires) le matériel végétal régional, de l’évaluer de manière rigoureuse (sensibilité aux maladies et aux parasites, aptitudes agronomiques et culinaires etc...), d'en améliorer éventuellement l'état sanitaire par des dévirosages.
- Établir dans chaque département une liste de variétés fruitières recommandées par usage, pour l’information pratique des arboriculteurs, pépiniéristes, restaurateurs, consommateurs, etc...
Il apparaît nécessaire, pour éviter les déconvenues, de donner l'utilisation la plus appropriée de chaque variété, le mode de conduite qui lui convient le mieux et son micro territoire de prédilection. La notion de terroir étant trop vague et approximative, on pourrait sans doute la remplacer judicieusement par celle de "région agricole" définie par le Ministère de l'Agriculture (par exemple pour l'Indre :
Champagne berrichonne, Boischaut Sud, Boischaut Nord, Brenne).
- Réaliser des fiches descriptives aussi simples que possible de toutes les variétés locales (avec photos couleur) et les réunir dans des publications régionales et nationales.
Ce travail est indispensable pour sensibiliser le public au patrimoine fruitier des terroirs, entretenir la mémoire des fruits et faciliter leur identification par les amateurs.
- Attribuer autant que possible une mention de territoire aux variétés fruitières de pays afin de consolider le lien entre la variété et son pays.Cette mention de territoire existe déjà dans les noms de certaines variétés (exemples : poire Duchesse du Berry d’Eté, pomme Belle Limousine, Coquette d'Auvergne, Reinette du Mans, Reinette de Maurs, etc…).
Elle est indispensable pour éviter des confusions :
la pomme Coing du Cantal n'est pas la pomme Coing du Rhône ;
la Fer du Cher n'est pas la Fer du Puy de Dôme.
- Promouvoir un système de conventions entre les Centres de Ressources Génétiques régionaux et les pépiniéristes afin d'améliorer l’offre commerciale des variétés locales.
C’est souvent dans une région le manque de disponibilité de variétés locales authentiques chez les pépiniéristes qui conduit à introduire des variétés étrangères mal connues.
On peut donc penser qu’un partenariat étroit entre les pépiniéristes, les associations de sauvegarde et les Centres de Ressources Génétiques régionaux, serait favorable à la relance des variétés locales dans les territoires où elles ont fait leurs preuves.
Il conviendrait au moins que les variétés commercialisées par les pépiniéristes soient parfaitement identifiables et pourvues d'étiquettes mentionnant les usages habituels et les recommandations culturales.
- Encourager la valorisation sur place des variétés fruitières locales en développant à partir d’elles des produits susceptibles de bénéficier d’appellations d’origine et d'écolabels (fruits de table de culture biologique, poires tapées, fruits confits, cidres, jus, etc …).
Plus sûrement que les vergers conservatoires nationaux, c'est la réinsertion des fruits de pays dans l'économie des territoires qui en assurera la conservation à long terme.
Ce programme n’est pas limitatif.
Son seul intérêt est de concrétiser une stratégie de sauvegarde des variétés de pays par le maintien d'un lien étroit entre les variétés, leur terroir et leur usage le plus approprié.
La voie tracée n’est pas utopique et impraticable.
Les orientations proposées sont déjà en partie mises en oeuvre dans certaines Régions de France, notamment en Nord - Pas-de-Calais dans le cadre de l'Espace Naturel Régional.
Elle n’appelle aucune réglementation contraignante mais seulement un surcroît de professionnalisme, un effort de communication rigoureuse et sans doute la mise en place d’une politique régionale et nationale d’aides financières incitatives.
Une stratégie de sauvegarde régionale et nationale.
Au moment du bilan, à mi parcours, des contrats de plan État-Région, la prise en compte du patrimoine génétique des variétés fruitières locales, leur identification, et leur valorisation doivent être accentués et coordonnés pour faire émerger une agriculture patrimoniale, dans un développement rural durable respectueux de la biodiversité et des paysages.
L’UP-AFCEV, et ses partenaires en région vous propose ce programme d’actions régional/national, où chaque région en réalisant sa part de l’œuvre commune permettra à tous de disposer d’outils méthodologiques, agronomiques et d’informations essentiels à la connaissance et à la transmission de ce patrimoine vivant.
Note de présentation réalisée par :
Christian Sunt, secrétaire de l’UP-AFCEV, président de l’association Fruits Oubliés.
À partir d’une contribution de :
Jacques Aubourg, fondateur de l’UP-AFCEV et président de l’URGB
(Union pour la préservation et la valorisation des Ressources Génétiques du Berry).
http://pagesperso-orange.fr/association.fruits.oublies/textfond/Valori01.html
“Encontré el Olimpo bajo mi cama” es un libro que presenta a la mitología griega bajo un punto de vista cercano. “Muchas veces ayudó una broma donde la seriedad solía oponer resistencia”, decía Platón. La novela va dirigida tanto a personas jóvenes como a personas adultas. Es para aficionados a la mitología y a quienes nunca la comprendieron. Para amantes de la literatura como para apasionados del humor. Sara González Villegas.
BIENVENIDOS AL OLIMPO
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