BIENVENIDOS AL OLIMPO

domingo, 9 de marzo de 2008

UNE AVERSE DE PINGOUINS N´EST PAS MAL MAIS QUELQUE CHOSE DE MEILLEUR DOIT EXISTER


Une averse de Pingouins n´est pas mal

mais quelque chose de meilleur doit exister

Certaines personnes sont en train de "Singing in the rain", d’autres voudrais qu’il pleuve du café dans les champs. Dans certains pays, il pleut des chats et des chiens ; dans d’autres il pleut des "épieux en pointe"...L’essentiel, c’est qu’il pleuve.
Pour Lars, la pluie était très importante parce que dans son pays qui était très au nord, très au nord, il ne pleuvait pas normalement : il pleuvait des pingouins.
Mais précisons, pas tous les jours…. Seulement les jours impairs de chaque mois. Il s’agissait de pingouins qui vivaient au pôle nord mais qui avaient décidé de disparaître pour faire des tempêtes et des orages.
Les jours pairs les pingouins se consacraient au repos, alors il pleuvait des œufs d’autruches.
Ce phénomène ne prenait pas toujours cette allure. Tout a commencé avec les modifications climatiques, la couche d´ozone, l’Euro et le traité de Maastricht.
Mais tout était très agréable parce que les gouttes de pingouins dégageaient une délicieuse politesse
Par exemple, vous descendiez avec votre parapluie dans la rue très tranquillement et soudain vous receviez un coup de pingouin. Le petit animal tombait sur vous, trouait votre parapluie, mais disait toujours:
-Je suis désolé ...excusez-moi...je vous remercie votre gentillesse...- ils étaient si gentils...
Et lorsqu’ils étaient à terre, ils se prenaient par la main (ces pingouins avaient des mains... spéciales...) tous ensembles et disparaissaient en marchant d’une manière amusante.
Ce matin là, Lars s’était levé comme d’habitude. Il s’était préparé son petit déjeuner et regardait par la fenêtre. C’était un jour impair et cela voulait dire qu’il devait bien se préparer pour sortir.
Tout le monde était déjà habitué à marcher dans une vague de coup de pingouins. C’était comme un jeu. Il fallait marcher et regarder en l’air pour éviter les chutes de pingouins. Il était très amusant de les observer parce qu’ils donnaient l´impression qu’ils dansaient lorsqu’ils marchaient.
Les jours quand il pleuvait des oeufs étaient différents. Ces jours là, tous les cuisiniers sortaient dans la rue avec des poêles gigantesques et préparaient toutes sortes d’omelettes des plus simples aux plus variées. Ils étaient le summum de la « sophistication d’omelettisation »...Un des cuisiniers, avait même écrit un livre sur toutes les variétés d’omelettes. Il l’avait intitulé : " Le omelette-sutra".
En plus, il n´y avait pas de danger diététique car les oeufs avaient grandi entre les raccommodages des nuages qui avaient réduit en purée le cholestérol. De cette façon, a été inventé les oeufs « lights ». La mayonnaise « light ». La crème « light ». Les cigarettes « lights ».
Bien sur, les omelettes classiques comme l´omelette espagnole, l´ omelette a l´asperge, l´omelette aux légumes et l´omelette au jambon étaient déjà dépassées....
Les anciens se souvenaient de ces omelettes et les considéraient comme obsolètes... comme les chansons de Sinatra, certains films de Buñuel ou apprendre à danser la Polka.
Aujourd’hui, il existe des omelettes de fleurs, (Quelqu’un l’avait inventé en allant jeter des fleurs sur les animaux mais elle changea d’avis au dernier moment et les jeta sur une omelette.), des omelettes saoules, fourrées de différentes liqueurs, très à la mode dans les ripailles de nuit. Il existe également, des omelettes matelas faites avec des matériaux très spongieux qui permettaient de dormir et de manger. Vous pouvez subitement avoir l’envie de manger à minuit, vous n´avez pas besoin de vous lever pour prendre un petit casse-croûte. Vous donnez simplement un coup de dents dans le matelas et...demeurez imperturbable. Voilà tout.
Les jours, ou il pleuvait des œufs, étaient très intéressants parce que tout le monde sortait et en profitait pour se laver les cheveux en économisant leur propre shampoing aux œufs
Ils en profitaient aussi pour se tremper eux-mêmes dans de la pâte à frire. Premièrement, ils se douchaient avec les oeufs dans la rue puis ils entraient dans d’immenses piscines pleines de farine ou de panure.
Ils se vautraient les uns avec les autres faisant ainsi une vraie fête avec une certaine insinuation sexuelle...
Les rencontres dans ces piscines étaient souvent très chaudes quelques fois franchement incandescentes. Lorsqu’un couple se rencontrait, il ne se posait pas les questions habituelles:.
-¿Que fais-tu dans la vie, tu étudies ou tu travailles...?
La grande question posée était plutôt:
-Nous nous faisons croquettes ?- Il faut préciser, pour les ignorants de la nouvelle cuisine, que les croquettes ont besoin d’ oeufs, puis enrober de pâte à frire... et travailler le tout dans la masse.
Quand un couple d’amoureux décidait de se faire croquette, il s’isolait dans un petit coin préféré, à la lueur d’une lampe à huile d’olive, et se frottait avec des numéros ordinaux les doigts avec un massage sans fin plein de passion au subjonctif.
Toute la frénésie de leur corps faisait que des milliards de croquettes d´amour partaient en toute hâte et sautaient directement dans des poêles spéciales posées dans des endroits stratégiques.
Beaucoup de bébés avaient été conçus de cette façon, d’une manière gastronomique. Comme les enfants étaient faits d’ œufs et de farine, ils n´étaient pas appelés "bébés de l´amour" mais "bébés d’œufs"
Ces enfants avaient un caractère fort et dominateur....d’ou l´expression "cette personne en a beaucoup.."
Dans le pays de Lars, au contraire des autres endroits, cette phrase n´a pas du tout une signification vulgaire...
Ils avaient inventé aussi les machines qui étaient capables de séparer la coquille de la partie comestible. Avec les coquilles, on fabriquait des graines de tournesol recouvertes d’une coquille car ici les graines de tournesol naissent déjà pelées et ceci ne réveille pas toute l’émotion pour les manger avec le danger et la possibilité de s’étrangler si on le fait mal et surtout que l’on puisse manger ce que l’on ne doit pas manger....(ça ne serait pas le première fois.... dans l´histoire des graines de tournesol...)
Bon... après la récolte, des spécialistes ayant fait de brillantes études dans des lieux très prestigieux comme Cambridge, la Sorbone, Oxford, Auchan (appelé aussi en Espagne Alcampo), les galeries Lafayette... et Pizza-Hut-Service-à-Domicile, prenaient une par une les graines de tournesol les mêmes graines que Van Gogh immortalisa un jour … à propos, il faut le dire, et ce n’es un secret pour personne, il l’a fait à cause de son addiction maladive de manger des graines de tournesol
Bon, lorsque ces personnes sont bien préparées, d’une manière artistique et reposante, elles s’introduisaient dans les petites coquilles, blanches, et pouvaient manger tranquillement en faisant des petits bruits croquants qui se collaient contre les murs et se contorsionnaient les uns contre les autres.
Bon, tout reflétait l’allure d’ une grande industrie faite autour des oeufs.
Chaque jour des camions sortaient remplis de milliards de produits dérivés d’ oeufs, comme par exemple, le fromage aux oeufs, le liqueur aux oeufs, les oeufs de Pâques...
Le pays de Lars, était un pays petit et riche. Les habitants avaient de bonnes relations entre eux.
Tout le monde se connaissait. Ils avaient un roi et une reine, comme il est de coutume dans un pays riche. Le couple royal habitait sur un grand damier de jeu d’échecs, dans un château de sable, sur une petite île sur laquelle il y avait une forêt de petites sirènes, traversat un fjord sur la droite.
Il y avait aussi des princes et des princesses, bien sûr. Pour être exact, une paire de chaque. Et comme le protocole le dit, ils consacraient leur temps à ne rien faire, sauf le difficile travail de remuer les mains pour saluer les gens, du prolétariat.
Tous les jours, ils avaient des classes pour apprendre à bouger les mains. A droite.... à gauche....(bon, ceci semblait un peu subversif, il est préférable de changer de sujet...)
Ils avaient aussi des classes de scandales divers: adultères variés, maladies mentales, relations homosexuelles...
Ces cours étaient donnés par de fameux professeurs comme Agripinne, Marquis de Sade, et bien d’autres....
Ils étaient très orgueilleux devant le peuple. Ils se considéraient autosuffisants. Il y avait aussi un philosophe, un écrivain, un sculpteur, un directeur de cinéma rare, un monument emblématique, une petite histoire....et ainsi, ils vivaient heureux.
Ils ne voulaient pas appartenir à l’Europe, ni à aucune autre partie de la planète. Ils possédaient des choses qu’ils ne voulaient pas partager, avec personne d’autre. Comme ces fameuses pluies….
Et...à propos de pluie, aujourd’hui c’était le jour de pingouins.
L´homme du service de la météo de la télévision, vêtu d’un frac, faisant de monotones et amusants mouvements, nerveux et latéraux, annonçait l’arrivée de la tempête, que l’on connaissait sous le nom de « Pingouintempête ».
Le gouvernement conseillait de prendre beaucoup de précautions. La « Pingouintempête », pouvait être catastrophique.
Les gens sortaient dans la rue avec des manteaux de pluie spéciaux et avec quelques parapluies de rechange pour ne pas risquer de recevoir quelques pingouins sur la tête et d’être transformés en purée.
Lars était fasciné par les pingouins qui tombaient. Il aimait regarder par sa fenêtre comment de petits pingouins de différentes tailles, rebondissaient contre les vitres souvent en mil éclats.
Quand cela arrivait, ils disaient des millions de "je suis désolé"..."comment je regrette"..."sorry".... Leur courtoisie était délicieuse.
Ce matin là, le ciel était très gris, il se repassa des nuages ergonomiques qui rotaient des chewing-gums à la menthe.
Peu a peu, les premiers petits pingouins tombaient. Ils étaient minuscules presque invisibles, presque transparents.
Ils s’emmêlaient dans les cheveux, dans les boutons de pantalons et ils restaient là, chuchotant, protégés contre eux-mêmes, le ventre en l’air.
Il était un peu ennuyeux de marcher dans des flaques de pingouins et ils paraissaient nullement dérangés.
Le temps passait et les pingouins étaient de plus en plus grands. Les parapluies spéciaux faisaient rebondir les plus petits pingouins qui grimaçaient contre les pavés au sol.
Lars sortait dans la rue à patauger des pingouins.
Les pingouins étaient trapus mais guère dangereux. Quand ils tombaient, ils restaient le ventre en l’air, les uns sur les autres....
Souvent, ils murmuraient des blagues sur un anglais appelé Scott et un norvégien appelé Amundsen.
Certains de ces animaux se glissaient jusqu’à des puisards qui étaient bouchés.
Apres quatre heures de pluie, il était tombé l’équivalent de 87 kilos par m2 et les barrages étaient sur le point de déborder.
Le pays de Lars était vraiment dans une situation très dangereuse car il vivait à proximité d’un fleuve et ce fleuve était sur le point de déborder…
Le blanc et noir du sol se répandait sur l´asphalte en faisant un tapis polaire assez rare... Les gens pouvaient marcher sur les pingouins, qui faisaient de petits bruits et riaient de façon cachée. Ce qui énervait beaucoup de gens.
Les petits animaux lorsqu’ ils étaient foulés, se faisaient plus et plus spongieux, comme s’ils se transformaient en gommes...
Une avalanche de pingouins était tombée dans un verger et avait écrasé tous les fruits qui y vivaient
Il arriva un moment ou il était impossible de marcher dans la rue. Les pingouins commençaient à entrer dans les maisons et délogeaient les habitants.
Les gens du pays se réfugiaient sur les toits car les premiers étages étaient humides et ils tombaient en petits rires.
Pour éviter d’attraper un « Pingouinrhume » accompagnée de fièvre, les habitants du pays, vivaient l’invasion d’une façon presque stoïque, en faisant des ablutions avec des feuilles d’eucalyptus. Ils se posaient des thermomètres entre les doigts de pieds (l’endroit le plus correct pour prendre les températures dans ce pays, comme tout le monde le sait...), ils s’administraient de " acide acétylsalicylique" rempli de confiture de fraises, ils se posaient des pansements au mercurochrome entre leurs (très) nombreuses consonnes.
Les hélicoptères venaient chercher tous les survivants, ils étaient tous survivants, parce que les pingouins étaient tous inoffensifs.
Le problème était différent quand tout le monde sut qu’avec la tempête de pingouins, arrivait en même temps un froid de l’Arctique qui voulait se joindre à l’ambiance. Les habitants étaient transportés dans un endroit touristique du plus au sud; ça voulait dire aussi, plus pauvre.
Ils arrivaient, dégoulinant de pingouins qui s’évaporaient instantanément au contact de la lumière.
Ils habitaient à coté d’une mer bleue claire, pendant une semaine. Le temps qu’ils avaient besoin pour écoper les pingouins.
Ils avaient décidé de donner des vacances à tous les habitants du pays, sauf à ceux qui devaient s’organiser pour régler la situation.
Lars et ses compatriotes étaient très surpris. Il y avait un soleil attaché avec un saucisson au ciel bleu presque transparent, comme la couleur de leurs yeux.
Les gens qui vivaient dans ce nouveau pays, étaient uniques.
Ils restaient très tard dans la nuit dans la rue, riant, bavardant, mangeant des petites choses nommées "tapas"....et ils semblaient très heureux.
Ils jetaient les choses sur le sol, dansaient avec des rythmes désordonnés, ils se touchaient, et s´embrassaient dans la rue.
Lars et ces compatriotes se promenaient avec ordre et discipline, toujours en groupe, ce qui leur fut conseillé quand ils partirent de leur pays, pour ne pas se perdre, pour ne pas se faire contaminer. Peut-être qu’il s’agit de la même chose. On ne sait jamais….
Là-bas, il n’y avait pas de pingouins, pas d’ oeufs non plus... les omelettes avaient des limites, et il y avait de petits animaux appelés poulets.
Il pleuvait également… mais c’était un liquide appelé « eau ». De l´eau de fleur d’oranger, avec le parfum de fleur d’oranger. Avec un goût qui était très tranquillisant. Et il était très agréable de recevoir ce liquide sur soi. Inoffensif. Transparent. Muet.
Les couples, quelques couples, s’approchaient des ombres, sous ce liquide, dispersaient de l’humidité qui les éclatait des pores. Ces eaux transperçaient les vêtements et permettaient de voir des courbes, des peaux, des bises, et des soupirs....
Sous une injection de massages mouillés qui intensifiaient la colonie d'éruptions.
Il était beau. Il faut le dire. Le soleil était splendide. La mer était douce. La lumière...s’incrustait dans chaque pli de larmes. La lumière faisait tomber du sable doré entre les lèvres de leurs cheveux. la lumière amourachait au pluriel, la lumière amourachait par piles La lumière mastiquait cent pilules de pingouins ariens.
La lumière écrasait le prénom des émotions. La lumière faisait des oeufs à la coque. La lumière s'agrippait les yeux leur imprimant des N accentués entre les mailles des chapelets de consonnes qui nouaient leurs cravates autour des chevilles
Ils retournaient dans leur pays. Les charmants pingouins retournaient. Les omelettes géantes. La rente viagère multipliée par dix. Le bien-être économique. L´ordre. La discipline...
Mais il y a des soirs, certains soirs, ou Lars, regarde des oeufs ou des pingouins...en imaginant qu’il y a quelque chose ailleurs qui pourrait être meilleur...peut-être.

2 comentarios:

Anónimo dijo...

"Who, being loved, is poor?" - Oscar Wilde (1854-1900) Irish Author, Poet, Wit, Dramatist

Anónimo dijo...

And love could be so nasty, but so great...