L´EPICURISME.
L'Épicurisme est une école philosophique fondée à Athènes par Épicure en 306 av. J.-C. Elle entrait en concurrence avec l'autre grande pensée de l'époque, le stoïcisme, fondé en 301 av. J.-C.. L'épicurisme est axé sur la recherche d'un bonheur et d'une sagesse dont le but ultime est l'atteinte de l'ataraxie. C'est une doctrine matérialiste et atomiste.
Son héritage a été revendiqué par le matérialisme moderne (Marx notamment). Le but de l'épicurisme est d'arriver à un état de bonheur constant, une sérénité de l'esprit, tout en bannissant toute forme de plaisir non utile (prolongé ou non).
L'épicurisme est aussi désigné par métonymie comme l'école du Jardin, Épicure ayant établi son école dans un jardin.
L'épicurisme professe que pour éviter la souffrance il faut éviter les sources de plaisir qui ne sont ni naturelles ni nécessaires. Il ne prône donc nullement la recherche effrénée du plaisir, comme beaucoup le pensent à tort. Cette vision erronée, favorisée il est vrai par des personnes comme Horace, qui se définissait lui-même comme un « porc du jardin d'Épicure », a été soulignée par l'Église catholique, qui rejetait le matérialisme de cette philosophie.
Caractères de l'école épicurienne
C'est en effet par la pieuse fidélité gardée par les disciples, pour le maître et sa doctrine que se distingue l'école épicurienne.C'est une chose merveilleuse, dit Plutarque, comme ses frères étaient affectionnés envers lui ! Les épicuriens aiment leur maître, ils le respectent ; bien plus, ils l'adorent à l'égal d'un dieu.Il était à peine mort que déjà on l'honorait de statues. Sa patrie célébra l'excellence de son bon naturel par les statues qu'elle dressa pour éterniser sa mémoire ; suivant la recommandation du maître, les disciples célébraient chaque année l'anniversaire de sa naissance ; tous les mois, par une réunion plus solennelle, ils rappelaient son souvenir. Ils exposent dans leur chambre à coucher le portrait d'Épicure, ils en portent sur eux des réductions4. Pas moyen d'oublier le fondateur de l'Épicurisme, s'écrie Pomponius dans Cicéron, lorsque sa figure est chez nos amis, non seulement en peinture, mais jusque sur leurs vases et leurs bagues5. Il est aussi possible de fonctionner par subalternance.
Pour ses disciples, Épicure est le libérateur. À ces âmes courbées depuis longtemps sous le joug de tristes superstitions, il apporte un immense soulagement, et parmi ses admirateurs, c'est comme un long cri de délivrance. C'est l'homme et le philosophe qui a débarrassé l'humanité de la nuit noire de la superstition ; c'est le défenseur des droits de la liberté et de l'indépendance personnelle contre toute tradition religieuse. Aussi Lucien de Samosate parle-t-il d'Épicure comme d'un « homme saint, divin, qui seul a connu la vérité et qui en la transmettant à ses disciples est devenu leur libérateur. ».
Non content de révérer la personne d'Épicure, ses disciples ont un égal respect pour sa doctrine. Leur secte sait peu ce qu'on dit ailleurs. Les épicuriens ne lisent que ses écrits, ils les aiment exclusivement, et sans connaissance de cause, ils condamnent les autres. On ne trouve entre leurs mains que les ouvrages d'Épicure et de son alter ego Métrodore. Tout ce qui a plu au maître plaît aux disciples qui se feraient un crime de changer la moindre chose.
Il y a au Louvre un marbre qui représente sur une de ses faces Épicure, et sur l'autre son inséparable ami Métrodore. On aurait pu représenter de cette façon tous les épicuriens, tant ils ont de ressemblances avec le maître, tellement ils ont peu varié, surtout dans leur doctrine. Ils se sont donné comme règle de ne se séparer en rien d'Épicure et d'avoir toujours les mêmes principes que lui. Aussi pendant longtemps n'y eut-il, entre les disciples et le maître, aucune divergence digne d'être notée. On eût considéré comme un impie, comme un grand coupable celui qui eût osé introduire quelque innovation. On dirait une petite république où l'accord est complet entre tous les membres. Et Eusèbe voit dans ce fait la raison du succès de l'épicurisme.Cette communauté d'idées, de sentiments et d'admiration, explique la sympathie, l'amitié qui unissait tous les membres de la famille épicurienne. C'est là un côté par lequel l'épicurisme ressemble au pythagorisme : les disciples restent profondément unis. Épicure avait montré l'exemple ; pendant le siège d'Athènes par Démétrios, il avait nourri tous ses disciples (Plutarque, Démétrius, 34). Sa dernière pensée est de recommander les enfants de son ami, Métrodore ; c'est à eux, en grande partie qu'est consacré son testament.
On cite en Grèce et à Rome de beaux exemples d'amitié épicurienne, et Cicéron pouvait dire : " Beaucoup d'épicuriens furent et sont encore fidèles en amitié. ". L'amitié était bien le fondement de la société épicurienne.
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