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martes, 2 de febrero de 2010

Comment faut-il reconstruire Haïti ?

Comment faut-il reconstruire Haïti ?

Comment la communauté internationale doit-elle s'y prendre pour reconstruire Haïti ? L'ONU doit-elle prendre en main le destin de l'île à moyen terme, les Etats-Unis sont-ils légitimes pour assumer le contrôle des opérations en vertu des sommes qu'ils ont injectées au lendemain du séisme ou faut-il responsabiliser les acteurs politiques locaux en privilégiant les micro-projets pilotés sur place ? Après des décennies d'aides internationales (5 milliards de dollars en 20 ans) ayant échoué à remettre le pays sur pieds, le New York Times se fait l'écho du débat qui agite les Etats-Unis sur la meilleure façon de reconstruire Haïti sans "répéter les erreurs du passé".
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"Certains estiment que Haïti devrait être temporairement dirigée par une organisation internationale, qui pourrait gouverner l'île et superviser sa reconstruction. A l'inverse, les 'minimalistes' militent avec ferveur pour que les Haïtiens, après des années de projets défaillants imposés par l'étranger, développent et mettent en place leurs propres projets. Entre ces deux positions extrêmes, d'autres font la promotion d'une agence mixte [haïtienne et internationale] de reconstruction pour piloter une sorte de plan Marshall", résume le quotidien.
LES LIMITES DE L'ONU
Jusqu'ici, l'effort international ne parvient pas à remplir les objectifs fixés par le secrétaire général des Nations unies, rappelle le NYT qui doute visiblement de la capacité de l'ONU à assumer cette responsabilité. "Ban Ki-moon a répété à plusieurs reprises qu'à la fin de la semaine dernière, le Programme alimentaire mondial et les organisations qui en dépendent auraient distribué de la nourriture à un million de Haïtiens, soit la moitié des deux millions qui en ont besoin, selon ses dires. Vendredi, seuls 600 000 personnes avaient été nourries, bien loin de l'objectif annoncé", explique le quotidien.
"Les Nations unies sont censées exceller dans le rôle de Monsieur Loyal lors des grandes catastrophes internationales, mais la reconstruction d'Haïti pourrait tester leurs limites", poursuit le journal, qui rappelle que Ban Ki-moon avait nommé Bill Clinton comme envoyé spécial pour Haïti bien avant le séisme, et que ce dernier a réussi à attirer de nombreux financements sur l'île.
LES ETATS-UNIS LÉGITIMES ?
Les Etats-Unis, qui ont déjà dépensé 400 millions de dollars pour Haïti, pourraient-ils jouer le rôle de superviseur ? "Est-il vraiment déplacé d'évoquer une sorte de placement sous administration judiciaire temporaire" de l'île ? s'est ainsi interrogé le sénateur démocrate du Connecticut, Christopher J. Dodd, durant une audition à la commission des affaires étrangères du Sénat jeudi. Une solution qui a ses partisans, et pour principal argument la crainte que le pays ne voit revenir à sa tête ses vieux démons, ceux d'une poignée de familles notoirement corrompues.
Un des témoins entendus à cette audition, Paul Farmer, un responsable des Nations unies, a émis des réserves, rappelant que les Etats-Unis présentaient un bilan mitigé en matière de reconstruction comme on a pu le constater pour les centrales électriques irakiennes. Paul Farmer, qui a travaillé à Haïti pendant plus de 20 ans, a par ailleurs souligné que l'attitude de Washington avec différents gouvernements haïtiens, renversés ou isolés, avaient largement contribué à la situation actuelle.
Ce débat sur les déficiances de l'aide internationale fait rage depuis des années, souligne le NYT. Le Professeur William Easterly, de l'Université de New York, est de ceux qui militent pour une approche minimaliste consistant à aider financièrement les gouvernements locaux en manque de ressources. "Je pense que l'idée consistant à voir dans ce séisme une occasion pour les pays étrangers de mettre en place des interventions plus agressives est réellement problématique et contestable", estime-t-il. "Nous avons à peu près tout tenté pour Haïti, notamment les plans les plus grandioses, et aucun n'a marché", résume-t-il avant de vanter les mérites de projets plus modestes, et surtout locaux.
Le Monde.fr

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