Le trafic aérien s'est globalement amélioré, mardi 20 avril : selon l'Organisation européenne de la navigation aérienne (Eurocontrol), un peu moins de la moitié des vols prévus auront décollé. Plusieurs milliers de passagers, certains bloqués dans un pays étranger depuis six jours, ont pu prendre l'avion. Mais des centaines de milliers d'autres attendent toujours qu'aéroports et espaces aériens européens rouvrent. Ce bilan positif masque d'importantes disparités entre les pays européens qui ont décidé d'une reprise des vols en ordre dispersé. Et surtout, cette timide reprise reste conditionnée à l'activité du volcan islandais, cause du désordre.
A Paris, les premiers avions ont pu décoller de Roissy tôt mardi matin, alors qu'arrivaient des longs-courriers qui ramenaient en France des passagers bloqués, aux Etats-Unis notamment, depuis plusieurs jours. Selon le gouvernement, ce sont en tout 30 % des vols nationaux et internationaux qui ont été assurés dans la journée de mardi.L'amélioration devrait se poursuivre mercredi. A l'issue d'une réunion des ministres concernés, le ministre de l'écologie et des transports, Jean-Louis Borloo, a évoqué 100 % de vols long-courriers et 60 % de moyens-couriers mercredi. M. Borloo a également estimé qu'à ce rythme, l'essentiel du rapatriement des 75 000 Français bloqués à l'étranger serait réglé d'ici à 48 heures.
75 % de l'espace aérien européen est désormais ouvert
Selon Eurocontrol, 75 % de l'espace aérien européen est désormais ouvert. Il reste fermé ou limité dans le nord-ouest de l'Europe, notamment au-dessus du Danemark, de l'Estonie, de l'Irlande, de la Lettonie, de la Suède et du Royaume-Uni.En Grande-Bretagne, le trafic aérien a repris de manière marginale en Ecosse et dans le nord de l'Angleterre, mais la fermeture de l'espace aérien a été maintenue dans le reste du pays jusqu'à mercredi matin. Aucun vol ne sera donc autorisé dans le sud de l'Angleterre et en particulier à Heathrow (Londres), ou au Pays de Galles et en Irlande du Nord, avant mercredi. Le Service national du trafic aérien (NATS) a toutefois indiqué que les avions seraient autorisés à voler au-dessus de 6 000 mètres dans l'espace aérien du pays entre 20 heures mardi et 2 heures mercredi (heures de Paris).
Aucun signe d'intensification de l'activité du volcan
Quant aux causes de ces gigantesques perturbations, les météorologues islandais se voulaient rassurants, soulignant qu'aucun signe d'intensification de l'activité du volcan n'avait été enregistrée et que le panache de cendres avait nettement diminué. Un changement de direction du vent poussera en fin de semaine le nuage vers l'Arctique, a déclaré mardi l'Organisation météorologique mondiale. La durée de l'éruption reste cependant imprévisible. Selon le vulcanologue français Patrick Allard, le scénario le plus probable est une éruption "qui durerait plusieurs mois, en alternant des phases plus calmes et plus explosives".
Un impact économique limité
Les compagnies aériennes ont payé un lourd tribut financier. Selon l'Association internationale du transport aérien, les compagnies ont globalement perdu environ 150 millions d'euros par jour de blocage du trafic. Toutefois, au niveau macro-économique, "l'arrêt de l'activité aérienne est en partie compensé par les autres moyens de transports", estime Marc Touati, économiste chez Global Equities. Côté tourisme, "de nombreuses entreprises sont sans doute pénalisées mais d'autres – restaurants, hôtels, libraires, loueurs de voiture, etc. – profitent aussi sans doute" de la situation, avance Emma Ménascé, économiste chez Natixis.Selon une étude de la banque canadienne TD, le chaos causé par le nuage n'aura qu'un impact limité sur l'économie si le trafic aérien reprend rapidement. L'UE prévoit une "croissance laborieuse" de 1,7 % en 2010. Si les difficultés continuaient pendant plusieurs mois, cette prévision devrait être ramenée entre 0,7 % et 1,2 %, avertit le document.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/04/20/l-horizon-s-eclaircit-pour-le-trafic-aerien-en-europe_1340421_3244.html#ens_id=1335097
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