Haïti cherche des solutions pour reloger ses sinistrés
En moins d'une demi-journée, le campement a été installé dans une prairie appartenant aux Petits Frères de l'incarnation, à Pandiassou, un village du Plateau central, à 135 kilomètres au nord-est de Port-au-Prince. De jeunes Antillais du service militaire adapté (SMA) ont aligné les tentes, avec l'aide de réfugiés qui ont fui Port-au-Prince après le tremblement de terre du 12 janvier.
Le 17 février Nicolas Sarkozy se rendra le 17 février à Port-au-Prince, la capitale haïtienne en grande partie détruite par le séisme du 12 janvier, a-t-on appris, mercredi 3 février, de sources officielles françaises. Ce sera la première fois qu'un chef d'Etat français se rend en Haïti.
Selon Didier Le Bret, ambassadeur de France à Haïti, le président de la République va assurer aux Haïtiens que la France restera à leurs côtés dans les domaines de la santé et de la reconstruction. Lors de ce voyage, Nicolas Sarkozy se rendra aussi en Martinique et en Guadeloupe.
"Il y a plus de 52 000 réfugiés dans le département du plateau central", affirme le frère Armand Franklin. Ce religieux a multiplié les projets de développement dans la région. Avec Chavannes Jean-Baptiste, le fondateur du Mouvement des paysans de Papaye, une communauté voisine, il a obtenu l'appui des autorités françaises et de plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) pour installer trois campements pouvant accueillir environ 2 000 sinistrés durant six mois.
Maintenus à distance par un cordon de casques bleus jordaniens et népalais, la plupart des réfugiés observent la petite cérémonie d'inauguration. "Ma maison a été écrasée. J'ai pris un camion pour me réfugier chez mon père", raconte Jean-Baptiste Bellange. "C'est une situation embarrassante, car j'ai besoin de retrouver un emploi", ajoute cet instituteur qui enseignait à l'école Sainte-Thérèse d'Avila, détruite par le tremblement de terre. Comme lui, nombre de rescapés se disent prêts à rester sur le Plateau central s'ils y trouvent du travail.
"Il faut mobiliser toutes les énergies et relancer la production nationale, car nous ne voulons pas être un peuple éternellement assisté", soutient frère Armand. Il annonce des stages de formation professionnelle et l'ouverture d'une vingtaine de restaurants communautaires où les plats seront vendus au dixième de leur coût.
Trois semaines après le séisme qui a fait plus de 200 000 morts, selon la dernière estimation du premier ministre, Jean-Max Bellerive, les avis divergent à propos du relogement des centaines de milliers de sans-abri qui vivent sous quelques draps dans les rues et sur les places de la capitale. Il n'a heureusement pas plu à Port-au-Prince depuis le 12 janvier, mais les fortes averses tropicales ne sont pas rares dès mars, et la saison cyclonique commence dans quatre mois.
Pour protéger les sinistrés, le président René Préval a demandé 200 000 tentes à la communauté internationale. Le gouvernement a dit avoir identifié deux zones en dehors de la capitale où plusieurs dizaines de milliers de personnes pourraient être relogées, sans toutefois préciser quand.
"Il y a au moins un million quatre cent mille sans-abri et le nombre de tentes que nous avons reçues jusqu'à présent est très loin des besoins", souligne Charles Clermont, un ingénieur et banquier chargé par le gouvernement de piloter la commission sur les abris provisoires. "Il faut à tout prix éviter de reconstruire n'importe comment et n'importe où."
"La reconstruction de Port-au-Prince et la relocalisation des réfugiés prendra du temps, mais les tentes ne créent pas d'emplois", rappelle Lewis Lucke, le coordinateur américain pour les secours et la reconstruction. Selon lui, il est préférable de payer les sans-abri pour nettoyer les quartiers détruits et reconstruire des abris provisoires avec les matériaux de récupération. "Nous espérons créer 25 000 emplois d'ici à la fin février", dit-il.
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a aussi lancé une opération "cash for work" afin de dégager les gravats. "Il s'agit de renforcer le travail de nettoyage commencé spontanément par les comités de quartier", explique Jean-Marc Cordaro, conseiller du PNUD. Les journaliers sont payés au salaire minimum, soit 180 gourdes par jour plus un repas (soit l'équivalent de 3,6 euros). Le PNUD prévoit d'employer jusqu'à 100 000 personnes, contribuant ainsi à ranimer l'économie haïtienne.
Des engins lourds, bulldozers et pelleteuses, ont commencé à s'attaquer aux montagnes de décombres. En haut du boulevard Delmas, des jeunes se précipitent dans la poussière derrière un Caterpillar, malgré le danger et l'odeur de cadavres. Ils récupèrent tout ce qui peut l'être, ferraille, planches... Des matériaux qui serviront à reconstruire des abris précaires. "Le risque, c'est une énorme bidonvillisation de la capitale", redoute Jean-Marc Cordaro.
Naguère lieu de rencontre de l'élite économique et des diplomates, le Pétionville club s'est transformé en un gigantesque camp de réfugiés. Plus de 40 000 sinistrés ont trouvé refuge sur ce terrain de golf de neuf trous. Trois cent soixante soldats américains, installés autour de la piscine et du club-restaurant, assurent la sécurité.
"Le propriétaire du club veut éviter que le camp ne devienne permanent. Pour protéger les sinistrés, installés sous des draps, nous allons installer de grandes bâches en plastique. Mais nous incitons ceux qui le peuvent à déblayer les décombres et à retourner dans leurs quartiers", dit Donal Reilly responsable de Catholic Relief Services (CRS), l'ONG chargée de gérer le camp. Petit marché, coiffeur, kiosque d'appels téléphoniques : la vie n'a pas tardé à s'organiser au Pétionville club, en attendant une hypothétique relocalisation.
Jean-Michel Caroit
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/02/04/haiti-cherche-des-solutions-pour-reloger-ses-sinistres_1301048_3222.html#ens_id=1290927
“Encontré el Olimpo bajo mi cama” es un libro que presenta a la mitología griega bajo un punto de vista cercano. “Muchas veces ayudó una broma donde la seriedad solía oponer resistencia”, decía Platón. La novela va dirigida tanto a personas jóvenes como a personas adultas. Es para aficionados a la mitología y a quienes nunca la comprendieron. Para amantes de la literatura como para apasionados del humor. Sara González Villegas.
BIENVENIDOS AL OLIMPO
Suscribirse a:
Enviar comentarios (Atom)
No hay comentarios:
Publicar un comentario